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Chasse-Marée
Construction : 1896
Entrepreneur : Malahieude
Accès : 7 rue Napoléon
Cette belle villa balnéaire a changé plusieurs fois de nom et de couleur. Un amoureux de la mer l'a baptisée "Chasse-Marée". La décoration de sa façade en fait un bijou de l'art nouveau et de Wimereux !
Wimereux en famille
Clément Piette, négociant à Cambrai, et Marie Basquin, retraités, s’installent à Wimereux vers 1881 et n’ayant qu’une fille unique, religieuse, y attirent leur beau-frère, Emile Voituriez, et son épouse Félicie Basquin, sœur de Marie, ainsi que leurs neveux et nièces.
Léontine Voituriez (1850-1925), quatrième enfant du couple Voituriez, fait construire "Daisy" (Chasse-Marée). Elle a épousé Romain Morison (1848-1903), qui a déjà une fille d’un premier mariage avec Victoire-Mathilde Delcroix (1852-1888).
Image d'illustration : Photo d'une famille dans sa cabine à Wimereux vers 1900
Daisy
Cette jeune-fille s’appelle Marguerite (1877-1938) et « Marguerite » se traduit « Daisy » en anglais.
Marguerite Morison épousera André Emile Winckel (1870-1928) qui acquerra Fantaisie (au n° 5) villa construite pour Pauline Voituriez, sœur de Léontine.
La villa
Construite en 1896 avec une façade similaire à celle de sa voisine "Fantaisie" du N°5 (image 1), elle-même identique à Saint Joseph au 11 rue du général de Gaulle, Daisy sera transformée dans le courant des années 20.
Sur l'image N°2, on peut apercevoir ces modifications : Le toit à croupette, et le nouveau balcon avec ses doubles consoles.
La rue a également évolué. Le quai Alfred Giard est maintenant construit, ainsi que le pont Hazebrouck construit en 1909.
Chasse Marée
Au XVIII° le "chasse-marée" désignait un bateau traditionnel utilisé pour la pêche côtière. Ce bateau est caractérisé par sa coque arrondie, sa voile unique et ses dimensions modestes.
Photo "Le Chasse-Marée" : B 1327 L’Arche : Le dernier flobart à voile
La route du poisson
"Chasse-Marée" est un mot très ancien qu’on rencontre déjà au 14e siècle et qui désignait des "mareyeurs" ; ces pêcheurs acheminaient, dans une charette tirée par des chevaux du Boulonnais, les produits de la "marée" vers les marchés des environs. Le mot a évolué avec le progrès et a désigné la voiture qui servait à transporter la «marée».
Ce chariot acheminait le poisson le plus vite possible, avec des relais pour remplacer les chevaux. Le chemin de fer a changé le voyage du poisson.
La Route du Poisson est restée une compétition sportive de chevaux de trait entre Boulogne-sur-Mer et Paris. La dernière a eu lieu en septembre 2022. Elle rend hommage aux chasse-marées. Cet événement rassemble quelques 300 chevaux du Boulonnais et est mené par 12 équipes françaises et européennes. (Voir lien)
La façade
Les guirlandes de la façade descendent des festons accrochés au débord du toit. Ce décors luxuriant est encore plus important autour du cartouche qui porte le nom de la villa.
Des guirlandes de fleurs soulignent les fenêtres du deuxièmé étage. Cette décoration florale, typique de l’art nouveau (fleurs, courbes, exubérance) vers 1901, est impressionnante et très bien restaurée par le propriétaire.
Elle fut probablement ajoutée en même temps que le balcon à consoles et le toit à croupette.
Le balcon
La décoration du rez-de-chaussée est plus sobre avec une belle terrasse bordée de colonnettes qui rappelle la balustrade du balcon ; celui-ci couvre toute la largeur de la façade.
Il est supporté par 4 imposantes consoles.
La façade est délimitée par des chainages harpés ; car ils se composent alternativement d'éléments courts et longs.
Le toit à croupette
Le toit à croupette, dont le débord est important, est soutenu par de jolis corbeaux.
La porte
Belle porte d’entrée aux motifs floraux typiques de l'art nouveau, intégrée dans les consoles du balcon.
Les villas en famille
Mais l’histoire de Daisy et Léontine ne s’arrête pas là.
Achille Voituriez, frère de Léontine demande à l'architecte Emile Vandenbeusch de construire "Paulette" (La Roseraie n° 3 rue Napoléon)
Leur frère Jules, médecin à Lille, fait construire Pervenche (n°11).
Sa voisine "Fantaisie" du N°5 est construite par sa soeur Pauline.
Quant-à son oncle Clément, il fait construire Bon accueil, aujourd'hui La source au 2bis.
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