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La Surprise
Construction : 1903
Architecte : Léonce Hainez
Accès : 7 Boulevard Thiriez
Ce ravissant chalet art déco est la surprise du boulevard Thiriez. Ses lignes sobres, le quadrillage original des garde-corps, son petit toit pointu, lui donnent un charme délicat. Son premier propriétaire l’avait nommée l’Etape. En 1929 Liévin Danel l'offre à son épouse Anne-Marie Thiriez en cadeau de mariage. Ne s’y attendant pas, elle l’appelle La Surprise.
Georges Desombre
L’histoire de l’Etape commence tristement mais sera un conte de fées.
Né en 1870 à Lille, Georges Desombre, est orphelin dès l’âge de 19 ans. Il assume, avec son frère ainé Henri, la charge d'élever ses quatre petits frères et sœurs, Paul, Marie-Juliette, Maurice et Jeanne, tout en travaillant dans la confection et la mercerie ; il ouvrira plus tard sa propre entreprise.
En 1897, il épouse Marie-Thérèse Grand originaire de Paris. Le jeune ménage s'installe d'abord à Lille.
En 1902 il fait appel à Léonce Hainez, architecte, pour la construction d’une maison à Wimereux. Il l’appelle l’Etape.
Léonce Hainez
Léonce Hainez naît à Esnes en 1866.
Il devient l'élève d'Émile Vandenbergh à l'école des beaux-arts de Lille.
De 1881 à 1896, il travaille aux services municipaux de la ville de Lille où il construit notamment plusieurs groupes scolaires.
À partir de 1896, installé comme architecte libéral, il bâtit de nombreuses constructions privées sur Lille, la banlieue lilloise et Malo-les-Bains et Wimereux.
Il conçoit avec Émile Vandenbergh la rue des Lilas, ouverte en 1897 dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin.
En 1904, il devient architecte en chef du département du Nord.
L'étape
La Surprise a changé de nom mais aussi d’aspect au fil du temps. Léonce Hainez l’avait probablement conçue dans le style de son aquarelle datée de 1902.
Elle s'appelait initialement l'étape.
On aperçoit la maison sur de vieilles cartes postales à droite de la villa Saint Paul qui n’avait pas encore sa tour.
Elle avait visiblement les caractéristiques des chalets art nouveau de Wimereux : pignon, lambrequins, épi de faîtage, céramique, etc.
A-t-elle subi des dégâts pendant les guerres, un de ses propriétaires a-t-il voulu la « moderniser » ?
Elle nous offre maintenant une jolie façade art déco.
La Famille Desombre
Chaque année, les vacances réunissent à Wimereux leurs enfants et de nombreux cousins et cousines.
Georges Desombre est mobilisé en 1914 comme capitaine d'état-Major.
Craignant l'effondrement de ses affaires à Lille et à Bruxelles, il s'installe à Bordeaux et y relance son entreprise.
En 1920, le mariage de sa fille ainée avec un tourangeau l'attire dans ce beau pays où il fonde une entreprise de confection de chemises : La Manufacture d'Arcole.
Il quitte définitivement le Nord pour s’installer à Tours et vend l’Etape en 1924.
Son épouse Marie-Thérèse vécut à Tours jusqu'à son décès en 1963, entourée de ses 103 descendants.
1928
Juste derrière la digue fraîchement construite, c"est la fin des années 20.
Derrière la Peugeot 1928 on aperçoit l'Etape au fond de l'image.
Marcel-Louis Ouarnier, directeur d’une sucrerie dans le Nord, achète l’Etape en 1924. Il a épousé Madeleine Richard. En 1927 il achète la villa Le Bon Gîte, 8 rue du Général de Gaulle, et vend l’Etape.
Victor Catteau (1873-1957), entrepreneur de déménagement, achète l’Etape en 1927.
Il a épousé à Wattrelos en 1901 Marie Louise Browaeys (1880-1969). Ils ont quatre enfants. Il fait de l’Etape sa « villégiature ». Il avait une passion, la colombophile, qu’il semble avoir exploitée à bon escient pendant la guerre. Il sera décoré de la croix de guerre. Il vend l’Etape en 1929."
Lievin Danel
En 1929, Liévin Danel (1903-1970) achète l’Etape, heureux de se rapprocher de sa belle famille Thiriez (villas Saint Pierre et Saint Paul, voisines de l'Etape).
En effet, Liévin Danel, imprimeur, député à Lille, épousera sa cousine Anne-Marie Thiriez (1904-1997).
La maison est encore dans la descendance d’Alfred Thiriez, père d'Anne-Marie.
La villa
L'architecte, qui a apporté les modifications, a gardé l’idée du pignon mais en réduisant sa hauteur et en y ouvrant une fenêtre surmontée d’un petit toit pointu, dont les versants surplombent le balcon et sont garnis d'une belle gouttière.
Encore un toit en tuile en dessous du garde-corps de la fenêtre du 2e étage.
Ici le toit est droit, le garde-corps aussi.
Un toit mansard à coyaux (pente adoucie pour ralentir l’écoulement de l’eau de pluie vers les gouttières) est soutenu par de jolis corbeaux.
Le bow-window
L'avancée du bow-window est couverte d'un joli toit aux angles adoucis.
Le garde-corps qui le surplombe suit les mêmes courbes.
L'auvent
L'auvent en demi-lune qui protège le visiteur est couvert de tuiles.
Cet auvent est soutenu par de fines colonnettes.
La surprise
Un soubassement de pierre nous conduit vers une terrasse délimitée par une jolie balustrade sur laquelle est inscrit le nom de la villa.
Ici commence un jeu de lignes droites et de lignes courbes dans une belle harmonie.
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