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La Malouine
Construction : 1910
Entrepreneur : Joseph Malahieude
Réf. base Mérimée : IA62000517
Accès : 40 Rue du Capitaine Ferber
Pourquoi "La Malouine" ? Quoique né à Aron en Mayenne, le premier propriétaire a voulu honorer les origines de sa mère née à Saint-Malo. Cette magnifique villa Art Déco a traversé les guerres.
Louis Henry-Coüannier
Ingénieur chimiste de l'Ecole Centrale de Paris, promotion 1903, épouse en 1906 Pauline Bourigeaud, la fille de son patron Paul Bourigeaud, fondateur d'une brasserie à Lille.
Pauline, au décès de son père, hérite d'un terrain à Wimereux. Le couple décide d'y construire une villa, La Malouine.
En 1914, Louis est mobilisé et meurt en juin 1915 à Souchez (Hauts de France) à l'âge de 35 ans. Il sera décoré de la Légion d'Honneur à titre posthume.
Pierre Deledalle
En 1934, Pauline Henry-Coüannier vend La Malouine à Pierre-Clément Deledalle, agent d'assurance à Roubaix.
Il est lieutenant dans l'armée française en 1915, croix de guerre en 1916, commandant en 1918, président de la fraternelle des anciens combattants, administrateur de la Caisse d'Epargne de Roubaix.
Il épouse en 1914 une lilloise, Alice Vandame. Ils auront 7 enfants et Alice recevra en 1935 la médaille de bronze de la Famille française (Le Grand Echo du Nord de la France, 9 mars 1935).
La Malouine
Après la famille Deledalle plusieurs familles seront propriétaires de la villa et entre autres les familles Boursier en 1977, Beaurain en 1984, Delannoy-Libert, Requin. (voir Le Charme de Wimereux, vol. 2, p. 128). L’intérieur était admirablement décoré par son premier propriétaire Louis Henry-Coüannier. Sans doute s’est-il inspiré des «Malouinières» de son enfance, vastes demeures de plaisances construites par les armateurs de Saint Malo aux 17e et 18e siècles : boiseries sculptées, mobiliers de prix, bibelots exotiques, fer forgé, lustres de qualité. Elle est passée sans dégâts à travers deux guerres et, en 1977, quand la famille Boursier l’acquit avec son contenu, elle n’avait encore rien perdu de sa décoration intérieure.
Le Soubassement
Le haut soubassement en pierre permet de surélever le rez-de-chaussée et d'offrir à la villa une entrée imposante derrière une belle rampe d'escalier à colonnades. Cette jolie colonnade se retrouve aussi sur les terrasses . Le porche est couvert.
La villa
Les linteaux des fenêtres de part et d'autre du porche ont une belle décoration art déco. Le toit en tuiles plates est très pentu et ouvert sur de multiples chiens assis et fenêtres mansardées dont la plus spectaculaire, à gauche de la tourelle, s'ouvre sur une petite terrasse.
Art déco
Construite sur un très beau terrain (contrairement aux chalets de Wimereux qui n'avaient pas ou peu de jardins) la villa est bien protégée par un muret à pilastres décorés de motifs "art déco".
La Rotonde
L'élégante tourelle, orientée vers la mer, épouse les étages : la pierre de Marquise pour le soubassement, une jolie colerette en tuile pour marquer le premier étage et le toit conique au dernier étage.
Les fenêtres de cette tourelle sont garnies d'un petit lambrequin, un rappel de ses voisines wimereusiennes plus anciennes, comme le discret colombage du chien assis.
Le Capitaine Ferber
Le Capitaine Ferdinand Ferber, dont la rue porte le nom, est né à Lyon en 1862. Polytechnicien, capitaine d’artillerie, chevalier de la Légion d’Honneur, il fut un pionnier de l’aviation. Il engagea sa fortune et sa personne dans des vols expérimentaux jusqu’à y laisser sa vie.
Sur la plage
Le Capitaine Ferber vint à Wimereux faire des essais au champ de courses qui est actuellement le golf. Il fit une démonstration à la plage qui attira la foule.
Il trouva la mort dans les marais de Beuvrequen à 6 km d’ici, le 24 septembre 1909. (Mon Wimereux, Joseph Malahieude, 1955, pp 82-83).
Une impasse à Beuvrequen porte également son nom.
Propriétaire du Château de Rue, en Suisse, il utilisait le pseudonyme "DE RUE" dans le cadre de l'aéronautique.
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