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Bon Accueil
Construction : 1880
Extension : 1896
Accès : 49 rue Napoléon
C'est un anglais amoureux de la dentelle calaisienne qui fit construire Le Bon Accueil et un français qui le fit agrandir. Ses propriétaires ont petit à petit adapté l'architecture de la villa aux goûts de l'époque et d'un joli chalet classique ils firent un petit château. D'anciennes cartes postales, des détails de la façade principale, permettent de suivre cette évolution architecturale.
Robert Maxton
Issu du clan Maxton of Cultoquhey en Ecosse, né à Londres en 1818 et décédé à Calais en 1885, Robert Maxton fut l'un des premiers fabricants anglais de tulle à s’installer à Calais et il contribua à l’essor de la dentelle calaisienne.
Seuls 3 ou 4 anglais établirent des ateliers de dentelles à Calais au début du 19e. Les autres furent d’abord ouvriers mécaniciens chez Robert Webster avant de s’installer à leur compte.
Il semble que ce fut le cas de Robert Maxton.
La révolution industrielle
Son industrie tullière était à St Pierre-lez-Calais (quartier St Pierre).
Toujours à la tête du progrès, Robert Maxton présenta à l’exposition universelle de Vienne en 1873 une des plus parfaites imitations de dentelles à la mécanique. La médaille du progrès lui a été accordée.
A l’exposition universelle de Paris en 1878 il décroche la médaille d’argent, pour les exposants du Pas-de-Calais, en dentelles, tulles et broderies.
Vous trouverez ci-dessous les informations pour visiter la cité de la dentelle à Calais, ou vous pourrez assister à la fabrication de dentelle de Calais-Caudry® sur les métiers à tisser anciens.
La dentelle Maxton
Ses contemporains furent unanimes pour voir dans les dentelles de Robert Maxton une exécution parfaite et « des imitations à la mécaniques incontestablement l’une des plus glorieuses productions de la fabrique de Saint-Pierre ».
1880
C'est en 1880 que Robert Maxton fit construire à Wimereux le chalet « Le Bon Accueil ».
Cette villa était, à l’origine, un chalet classique avec pignon central et deux ailes, aussi bien rue Napoléon que rue Carnot. Elle avait une crête de faîtage et des lambrequins.
Robert Maxton décède en 1885 et ses héritiers vendirent la maison en 1890 à Eugène Bernard qui l’agrandit en 1893.
Illustration : Carte Postale vers 1880. Bon Accueil est au centre de l'image.
Crédit : Arnaud Destombes
Eugène Bernard
Eugène-Jules-Hubert Bernard (1833-1918), né à Orchies près de Lille, acquiert «Le Bon Accueil» en 1890.
Il est négociant et commissionnaire en grains à Arras. Il sera Conseiller municipal de Wimereux de 1902 à 1908.
Il avait épousé en 1857 Louise-Hubertine Naveau née à Orchies en 1840, fille unique des huileries Naveau à Arras.
Ils auront quatre enfants nés entre 1860 et 1871.
En 1906 Eugène Bernard fait construire le chalet « Reine des Fleurs » rue Carnot.
1893
En 1893, Eugène Bernard, a profondément modifié la maison : il a ajouté une galerie au rez-de-chaussée de la rue Napoléon, la tour « donjon » et la tourelle.
Le bow-window, qui surplombe la galerie et cache partiellement le pignon central, est postérieur. Une trace de l’agrandissement de la villa se voit très bien rue Napoléon, à droite de la fenêtre supérieure du « donjon ».
1900
Vue de la rue Napoléon la maison a une allure de conte de fées.
Avec ses trois étages de colonnades placés en pyramide, cette tour « donjon » d’un côté et la tourelle qui y est adossée, un bow-window imposant tourné vers la mer. Et toujours la décoration art déco. Grandes baies vitrées au rez-de-chaussée, linteaux en plein cintre avec une clé qui soutient le bandeau qui court sur la façade.
Illustration : carte posatle vers 1905. Bon accueil à gauche de l'image fait face à Massabielle et son phare aujourd'hui détruits pour l'essentiel.
Massabielle
L'annuaire des châteaux et des villégiatures de 1909 précise que Massabielle appartenait au Vicomte et à la Vicomtesse de la Morandais.
La demeure avait été construite par l'architecte M. Ponsard vers 1896
Elle comptait 5 niveaux avec son sous-sol total.
Très abimée en 1944 elle sera transformée et perdra son phare, ses bow-windows et son style Anglo-Normand.
Georges-Louis Duvoisin
Eugène Bernard décède en 1918 et c'est en 1921 que ses héritiers vendent Le Bon Accueil à Georges-Louis Duvoisin (1854-apr.1923), industriel à Paris, habitant à Montmorency.
Celui-ci achète aussi la « Reine des Fleurs » qu’il revendra la même année. Il est spécialisé en fabrications métalliques et laminage.
Il épouse Jeanne Cley (1857-Montmorency 1938). Leur fille Marguerite Duvoisin (1880-1965) épousera Jean de Felice (1877-1941), médecin, fils du pasteur Paul de Felice, propriétaire du « Relais » sur la digue nord de Wimereux.
Illustration : Carte postale. Bon accueil est à droite sur la photo, et fait face à Marjolaine à gauche. Massabielle est au centre.
1941
La villa Bon accueil sur la droite, et l'avenue de la mer ou n'apparait qu'un soldat Allemand sur une moto à l'angle de la rue Napoleon.
Cette photo date approximativement de l'arrivée de l'armée Allemande en 1941.
Crédit photo : Arnaud Destombes
1941
En 1941 la maison est occupée par l'armée Allemande qui en fait un « Foyer du Soldat ».
La première page du devis qui en compte 5 montre que de nombreux travaux d'aménagement y furent réalisés.
1944
En juin 1944 commence la libération de la France et dès le 3 juin Wimereux est bombardée dans le cadre de l'opération Fortitude.
Bon accueil souffrira des bombardements et des combats entre les troupes canadiennes de libération et les troupes Allemandes.
Contrairement à sa voisine Massabielle qui était encore plus abimée, Bon Accueil sera restaurée à l’identique au sortir de la guerre.
La villa aujourd'hui
La façade du Bon Accueil du côté de la rue Carnot, c’est-à-dire côté jardin, raconte l’histoire de sa construction, si on fait abstraction de la tourelle et du bâtiment qui y sont accolés, à droite.
Deux murs gouttereaux de part et d’autre d’un pignon central, chainages aux angles de la maison et autour des fenêtres, jolie décoration Art déco entre le premier étage et la corniche, et un linteau en plein ceintre très décoratif pour la fenêtre sous pignon qui a gardé ses volets : c’est la description des premiers « chalets » wimereusiens.
Un jardin d’hiver était jadis appuyé à cette façade.
Rue Napoléon, l'ancienne façade à presque complètement disparu derrière la galerie et le bow-window qui y ont été ajoutés. La façade nord de la villa, avec ses trois étages de colonnades placés en pyramide, la tour «donjon» et la tourelle qui y est adossée, lui donne un air imposant. La décoration Art déco a été maintenue sur cette construction plus récente et on y a ajouté des bossages.
La tourelle
La tourelle du Bon Accueil fait la transition entre les deux corps de logis, l’ancien et le nouveau.
Elle est surmontée d’un toit en poivrière qui donne accès à la terrasse supérieure. Sous la corniche, des fleurs en céramique dans des cadres, ou métopes, rappellent l’époque luxuriante de l’Art Nouveau.
La tourelle est percée de petites fenêtres à l’air moyenâgeux, mais dont les linteaux sont typiquement Art déco, et dont les appuis de fenêtres sont soutenus par de très jolis petits culots.
Deux bandeaux à croisillons coupent la verticalité de la tourelle.
Les tourelles n’étaient pas insolites à Wimereux.
La villa La Tourelle, rue Gallet, a gardé la sienne, par contre la villa Maris Stella, Rue Notre Dame, l’a perdue pendant la guerre.
Les tourelles, les colombages, les vitraux, les murs de soutènement, sont des mélanges de styles et de siècles qui prouvent que les propriétaires laissaient libre cours à leur originalité dans les stations balnéaires de la Belle Epoque.
L’éclectisme était de rigueur.
Les céramiques
L’Art Nouveau n’est pas loin et les fleurs en céramique sont des rappels de cette mode faite de courbes, d’exubérance et de rapport à la nature.
Plusieurs villas à Wimereux ont gardé de très jolies céramiques sur leurs façades, tels que Saint Louis, l’Albatros, la Marmaille, etc.
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