La Station Marine
Création : 1874
Fondateur : Alfred Giard
Accès : 28, av du Maréchal Foch
La station marine de Wimereux, créée en 1874 par Alfred Giard.
Wimereux avec ses falaises et plages rocheuses semble, à Giard, le meilleur endroit pour commencer une étude de la faune marine "in situ". En 1874 il loue un tout petit chalet, "le Sorézien", sur la berge du Wimereux, presqu’à l’embouchure. Sur l’illustration de Louis Bonnier, on voit devant le chalet une série de pieux, vestige de l’estacade édifiée en 1804 par Napoléon pour desservir un petit port vite abandonné. Des sa fondation, elle fut un centre scientifique international autour du directeur Giard. Le succès scientifique de la station de Wimereux s'explique aisément. lI fut assuré, sans doute, par le prestige, l'autorité, l'enthousiasme de son fondateur, de ses disciples français et belges. Il se justifiait aussi par sa situation particulièrement favorable aux études des Sciences naturelles. C’est ainsi qu’après plusieurs agrandissements et déménagements, la station Marine de Wimereux célèbre en 2024 ses 150 ans.
Alfred Giard, né en 1846, licencié en sciences mathématiques, physiques et naturelles, est professeur suppléant à la Faculté des Sciences de Lille de 1873 à 1882.
Il décide, en 1874, de créer son propre laboratoire de biologie marine. Admirateur de Darwin, Giard était surnommé le "Gredin de Lille" par ses professeurs à cause de ses idées évolutionnistes.
En 1887, Giard quitte l'université de Lille pour Paris où il est d’abord maître de Conférence à l’Ecole Normale, puis professeur à la Faculté des Sciences. Grâce à lui le laboratoire de Wimereux est rattaché à l’université de Paris. L’université de Lille n’est pas favorable à cette décision et l’oblige à ouvrir un second laboratoire au Portel ; le professeur Hallez le dirigera et les deux laboratoires auront beaucoup d’échanges.
A partir de 1888 Giard donne des cours sur l’évolution à la Sorbonne, à Paris, et devient membre de l’Académie des Sciences en 1890, docteur honoris causa de l’université d’Oxford et titulaire de la Légion d’honneur.
Il meurt à Orsay (Seine-et-Oise) en 1908.
Le chalet Le Sorézien est un des plus anciens chalets de Wimereux. Il a été construit en 1867 alors que les rives du Wimereux étaient encore des dunes. Giard y installe un laboratoire en 1874 et finance lui-même l’installation et le loyer.
Il fut le premier lieu de la station marine. Aujourd'hui appelé 'Napoléonette" il est toujours visible au 15 quai Alfred Giard (voir lien ci dessous)
"Des sa fondation, elle fut un centre scientifique franco-belge. Groupés autour du directeur Giard, les biologistes belges L. Dollo, J Massart, A Lameere, A Brachet, V Willem, Ch. Julin, M. de Selys-Longchamps et combien d'autres encore parmi lesquels il convient de citer le plus assidu d'entre eux, Paul Pelseneer * , secrétaire perpétuel de l'Académie rovale de Belgique, y collaboraient amicalement avec leurs collègues français, M. Caullery, E. Rabaud, Ch. Pérez, J. Bonnier, Picard, etc...
De cette collaboration, naquit un périodique important de diffusion internationale : le Bulletin Biologique de la France et de la Belgique, dont la valeur n'a fait que s'affirmer depuis.
Le succès scientifique de la station de Wimereux s'explique aisément. lI fut assuré, sans doute, par le prestige, l'autorité, l'enthousiasme de son fondateur, de ses disciples français et belges. Il se justifiait aussi par sa situation particulièrement favorable aux études des Sciences naturelles."
Source : Académie Royale de Belgique. Bulletin de la Classe des sciences, tome 39, janvier 1953.
Photo : Faculté des sciences et tehnologies - Université Lille 1.
La biologie marine est l'étude scientifique des organismes et écosystèmes marins, littoraux et estuariens, ou d’organismes indirectement liés à l'eau de mer. Alfred Giard y a consacré la plus grande partie de sa vie. Son érudition zoologique et botanique était immense, et son enthousiasme communicatif était tel que les séjours que passaient les étudiants à Wimereux étaient plus efficaces que des mois d’enseignement verbal. Voilà ce qu’a écrit un de ses anciens élèves, Maurice Caullery.
Les journées étaient bien remplies et les nuits aussi puisque les recherches dépendaient des horaires des marées. Le soir après le dîner, Giard invitait ses élèves à partager leurs découvertes en s’aidant d’un microscope. Un de ses élèves, Jules Bonnier, lui fut entièrement dévoué, mettant de côté toute ambition personnelle. Excellent zoologiste, Bonnier dessinait très bien. Il s’attacha à son professeur qu’il aida pendant 30 ans.
Leurs recherches ont été faites pour la plus grande part à Wimereux., mais aussi sur les plages de Roscoff (où Giard avait présenté sa thèse de doctorat), St-Waast la Hougue, Fécamp, le Pouliguen, le Croisic, etc.
L'intérêt de Wimereux provenait entre autre des rochers qui bordaient la Tour de Croÿ. En 1906, E. Regaux écrit dans les Annales de la Société de Géologie qu’il y avait « 30 mètres devant le Casino de Wimereux de la tourbe avec des tiges d’arbustes debout, un arbre couché… » où se cachait une multitude de crabes d’espèces différentes et autres crustacés que Giard et ses élèves disséquaient par millier.
Illustrations :
Bulletin scientifique de la France et de la Belgique.
Publié par Alfred Giard
Professeur à la sorbonne (faculté des sciences).
Tome xx v.
Quatrième série. — quatrième volume – 1893
Planches 541, 543, 545
Dessins d’après nature de Alfred Giard et Jules Bonnier
En 1888 Alfred Giard est nommé à la Sorbonne à Paris et il veut conserver son laboratoire à Wimereux ce qui lui est refusé par la faculté de Lille.
Paul Hallez (1846-1938) est nommé à Lille comme professeur de zoologie en 1888 en remplacement de Giard. Mais Lille n'a plus de laboratoire puisque celui de Wimereux dépend de Paris.
Paul Hallez loue au Portel une petite maison pour y établir un laboratoire. Le Portel a un avantage sur Wimereux : c'est un petit port de pêche ; il sera donc facile de sortir en mer et de draguer les fonds.
Dès 1890 le laboratoire s'agrandit de chambres pour les étudiants.
Alfred Giard n'appréciant pas la démarche de Paul Hallez, établit lui aussi un second laboratoire au Portel grâce à Alfred Bétencourt.
Ce petit laboratoire, appartenant à Bétencourt à titre privé, a probablement disparu à sa mort.
La relation entre les deux laboratoires, celui de Giard et celui de Hallez, ont été très houleuses dès le début et cela s'est ressenti jusque dans leurs publications.
Les relations devinrent plus cordiales et constructives dès que les deux scientifiques ont pu travailler dans des laboratoires mieux adaptés à leurs recherches.
Le laboratoire du Portel souffrit beaucoup de la première guerre mondiale et ne rouvrit ses portes qu'en 1924. Les deux laboratoires, celui de Wimereux et du Portel furent détruits pendant la seconde guerre mondiale.
Le Sorézien devenant très exigu, Jules Bonnier, assistant de Giard, l’encourage vivement à trouver un endroit digne de leur laboratoire. En 1890 Giard a un espoir : le gouvernement cède à l’Instruction publique le Fort d’Ambleteuse. Le laboratoire peut s'y installer. Mais les subsides pour la rénovation ne suivent pas. Il fallait 30000 francs de l’époque pour restaurer le Fort d'Ambleteuse et il résistait mal aux assauts des tempêtes. Le projet, confié à l'architecte Louis Bonnier, sera abandonné.
Illustration :
Photo de Jonathan Eddolls. Dessin : Etude pour le laboratoire de la seconde Station marine de Giard. Le projet de Louis Bonnier était conçu en surélévation du fort d'Ambleteuse sur la proposition de Monsieur Lonquety.
Sur la chaise à gauche, Alfred Giard, et sur la frise qui souligne la charpente, les références à Darwin et Lamarck, les pères de l'évolutionnisme.
Le Fort d’Ambleteuse, qui avait été pressenti pour abriter la Station Marine obligée de quitter « le Sorézien » par manque de place, présentait plus de charges que d’intérêt.
L’Association française pour l’Avancement des Sciences parvint à attirer l’attention sur le laboratoire de Wimereux en prévoyant d’organiser un congrès.
Celui-ci devait se tenir en 1899. Une réunion du comité organisateur en 1898 rassembla, entre autres, Alfred Giard et Maurice Lonquety.
Ce dernier, généreux mécène, proposa à Giard de faire construire, à la Pointe aux Oies, un nouveau laboratoire sous la direction de l’architecte Louis Bonnier. Il n’avait qu’un an devant lui. Et il fut prêt.
Le discours inaugural se termina par des propos élogieux : « En considérant les résultats obtenus dans le misérable petit chalet qui fut pendant 25 ans la Station biologique de Wimereux, nous sommes en droit d’espérer pour l’avenir une moisson plus riche et plus abondante ».
Louis Bernard Bonnier est un architecte et peintre français, Il a mené une carrière d'architecte libéral ainsi qu'une carrière d'urbaniste pour la Ville de Paris.
Il est le frère de Jules Bonnier, l'un des principaux collaborateurs d'Alfred Giard. Il fut l’architecte du premier projet de laboratoire au fort d’Ambleteuse, puis de la station zoologique de la pointe aux oies.
L'essentiel de sa carrière est marquée par son passage au poste d'architecte de la ville de Paris. Il devient directeur du service de l'architecture et des plantations en 1910. Il est nommé par l'État Architecte des bâtiments civils et palais nationaux chargé du Palais de l'Élysée.
En 1902, il est chargé de la rédaction du nouveau règlement d'urbanisme de la ville de Paris. Il dessine le premier plan d'extension de la ville en 1912 et fonde l'École supérieure d'art publique où il enseigne, qui devient, en 1925, l'Institut d'urbanisme de Paris.
Au cours de sa vie, il fréquente des artistes comme Claude Monet ou Théo van Rysselberghe, André Gide, l'écrivain dont il construit la maison.
Giard fait la connaissance du naturaliste boulonnais Alfred Bétencourt.
Ce dernier est le demi-frère de Maurice Lonquéty, ingénieur civil à la tête de l’industrie boulonnaise des ciments, et Bétencourt s'intéresse vivement aux travaux du laboratoire de Wimereux.
Vers 1895 Lonquéty conçoit le projet de créer une plage de bains de mer qui s’appellerait Aubenge, entre Wimereux et Ambleteuse. Il est propriétaire de la Pointe aux Oies et pourquoi ne pas commencer les constructions par un laboratoire de zoologie ?
Il finance, avec d'autres mécènes, la construction du laboratoire de Giard sur la Pointe aux Oies.
(Voir « La Pointe aux Oies », lien ci-dessous).
Louis Bonnier, frère de Jules Bonnier, zoologiste, sera l’architecte.
La construction terminée est donnée à l’Université de Paris en échange du Fort d’Ambleteuse.
Son frère Jules, zoologiste, et Philippe François lui fournissent toutes les données nécessaires pour l'exécution des plans. Le plan imposé par la destination du bâtiment comprenait trois parties : le laboratoire, l'habitation du directeur et le logement du gardien. Bien que reliées entre elles, ces trois parties étaient indépendantes. La construction s'étend de 1898 à 1899.
L'architecte Louis Bonnier veille à construire un laboratoire accueillant.
Un buste en marbre de Charles Darwin siégeait au centre de la bibliothèque de la station Zoologique de la Pointe aux Oies.
En effet, Alfred Giard eut un rôle décisif dans l'adoption de la théorie de l'évolution, notamment avec son livre "Controverses transformistes", dont le 2ème chapitre était initialement paru sous forme d'article dans la Revue scientifique en 1874.
En 1859 Darwin publie son œuvre capitale "De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle".
Les vues originales qu’il expose dans ce livre et dans plusieurs autres sur la variabilité des espèces, forment une théorie explicative de l’évolution, appelée le darwinisme.
Célèbre de son vivant, Darwin fut violemment combattu dans les milieux religieux, créationnistes, ou par ses confrères linnéens fixistes, à savoir qu’il n’y a pas de transformation des espèces depuis leur création.
Il fut enterré à Westminster aux côtés des plus grands hommes de la nation britannique.
La station est inaugurée à l'occasion du Congrès de l'Association française pour l'Avancement des Sciences qui se tient à Boulogne-sur-Mer en septembre 1899.
Alfred Giard meurt en 1908 et Maurice Caullery lui succède à la tête du laboratoire de la Pointe aux Oies.
En 1913 le laboratoire s'agrandit : on construisit le pavillon du directeur.
Le bâtiment ne fut pas entretenu pendant la guerre de 1914-15 et il fut occupé par un hôpital australien.
En 1921 le laboratoire reprit du service et Maurice Caullery instaura un système de circulation d’eau de mer. Il fallut ensuite recommencer des travaux importants pour le protéger contre les grandes marées.
En 1922 nouvel agrandissement du bâtiment : une salle à manger pour les résidents.
En 1929-1930 on ajoute l’aile sud.
Au début de l'année 1939 Maurice Caullery avoue que la situation est très critique et qu'une forte tempête pourrait faire des dégâts considérables.
Dès la fin du 19e les pays d’Europe avaient compris tout l’intérêt qu’apportait l’industrie de la pêche et construisaient des stations pour étudier aussi bien les questions pratiques que théoriques de cette activité.
Boulogne-sur-Mer semblait tout indiqué pour y construire une station. Un accord pour la construction intervint en 1883.
En 1888 on lui annexa un laboratoire de chimie agricole et industrielle.
Le laboratoire et la station furent dirigés par le Docteur Henry-Emile Sauvage qui fut naturaliste au Musée d’histoire naturelle de Paris, et Eugène Canu, docteur en sciences, qui fut nommé chef des travaux zoologiques à la station.
Henri Émile Sauvage, né le 22 septembre 1842 à Boulogne-sur-mer et décédé le 3 janvier 1917 dans la même ville est un paléontologue.
En 1883, il est le premier directeur de la station aquicole de Boulogne-sur-Mer, remplacé par Eugène Canu en 1895, un élève d'Alfred Giard. Il est ensuite conservateur du Musée de Boulogne qu'il hisse parmi les mieux classés et des mieux entretenus de province.
Il publie de nombreux articles sur les dinosaures du Jurassique supérieur (Morinosaurus, Neosodon, Liopleurodon ) et d'autres vertébrés de la région du Boulonnais dans le nord de la France.
Eugène Canu est un biologiste marin et homme politique français, né le 11 septembre 1864 à Trith-Saint-Léger (Nord) et mort le 6 janvier 1952 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Il commence vers 1884 des études sur les copépodes à la station marine de Wimeureux sous la direction d'Alfred Giard.
Il travaille principalement à Wimereux.
A partir de 1891, il travaille à la station aquicole de Boulogne-sur-Mer, inaugurée en 1883 par Henri-Émile Sauvage. Il est directeur de la station aquicole de 1894 à 1902.
Armateur à Boulogne-sur-Mer en 1903, il est président du syndicat des armateurs et membre du comité consultatif des pêches maritimes.
A l’occasion du 50e anniversaire de la Station Marine, Maurice Caullery, professeur à la Sorbonne et Directeur de la Station Zoologique, a publié un recueil intitulé « glanures biologiques ».
Ce volume rassemble les notes scientifiques d’une vingtaine de chercheurs venus travailler à Wimereux pendant cette période.
Dans son avant-propos, Maurice Caullery rappelle la mémoire de ses prédécesseurs, Alfred Giard, Jules Bonnier, et des bienfaiteurs de la Station : Maurice Lonquéty, Mme Marie Juglar, et le Ministère des Arts et Sciences de Belgique qui, à partir de 1921, a fait inscrire à son budget une subvention annuelle pour la Station.
Maurice Caullery constate qu’après 50 ans d’existence la Station de Wimereux est toujours un centre très actif d’enseignement zoologique et botanique, et que la proximité de Paris est un atout.
L’enseignement a évolué, la zoologie marine n’est plus au premier plan, et les problèmes expérimentaux ont pris de l’importance.
Il remercie aussi le fidèle gardien de la Station, Albert Capy, qui en prend soin depuis 20 ans.
Dès sa construction, très proche de la falaise de la Pointe aux Oies, la station est menacée par l’érosion.
Les digues se succèdent, la dernière en béton armé, une première.
En 1940 le site est occupé par l’armée Allemande et sera détruit en 1943.
Collection : Arnaud Destombes
L’ensemble des chalets, hôtels, et le laboratoire furent dynamités pour dégager cet espace stratégique. Il en fut de même à Wimereux du Casino et du palace "Le Splendid".
C'est sur ce terrain maintenant à nu qu'une nouvelle station marine est envisagée.
Maurice-Jules Caullery est un zoologiste français, né le 5 septembre 1868 à Bergues et mort le 13 juillet 1958 à Paris.
Il suit les cours d'Alfred Giard qui le convint d'abandonner les mathématiques pour les sciences naturelles et particulièrement la zoologie.
En 1891 il reçoit une bourse qui lui permet de visiter les laboratoires de biologie allemands.
En 1896 il est maitre de conférence à Lyon, en 1904 il est à Naples au centre de biologie marine, et en 1909 il succède à Alfred Giard à la tête de la chaire d'évolution des êtres organisés et à la direction du laboratoire de zoologie marine de Wimereux.
Ses cours sont réputés, ses publications aussi.
Il participe, en 1924, Ã la fondation des Presses universitaires de France (PUF) et fait partie du conseil d'administration.
Il sera l'auteur, en 1941, du premier numéro de la collection "Que sais-je ?" intitulé Les Étapes de la biologie.
"Après la guerre, M. Caullery, ayant été autorisé à prendre sa retraite, l'Université de Paris renonça à reconstruire la Station totalement dévastée par les bombardements.
Sa décision se justifiait par des raisons sérieuses.
La Faculté des Sciences de Paris avait déjà à sa charge l'entretien de trois grands laboratoires marins, à Banyuls (Pyrénées orientales), à Roscoff (Finistère) et à Villetranche (Alpes maritimes). D'autre part, l'emplacement de l'ancienne station de Wimereux décourageait toute velléité de reconstruction
.../...
Se souvenant de ce que la Station de Wimereux avait été, en réalité, son œuvre, l'Université de Lille a conçu le projet de rebâtir son laboratoire du Boulonnais.
Il y a quelques mois (Ndlr : fin 1952), M. le Professeur Lefèvre, Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Lille, averti qu'un tel projet rencontrerait l'adhésion des biologistes belges, prit contact avec certains d'entre eux.
M. le Recteur et M. le Doyen les invitèrent à étudier, à Wimereux même, les plans d'un nouveau laboratoire, plans qui avaient été dressés par l'architecte M. Delannoy, sur l'inspiration de nos collègues zoologistes de Lille, M. le Professeur Dehorne et M. Defretin, Chef de travaux."
Source : Académie Royale de Belgique. Bulletin de la Classe des sciences, tome 39, janvier 1953.
En 1951, le Professeur Caullery, qui avait dirigé pendant de longues années le laboratoire de la Pointe aux Oies, attira l'attention du monde scientifique sur l'impérieuse nécessité de reconstruire un laboratoire marin dans le Boulonnais.
Le Professeur Dehorne, biologiste marin convaincu, entreprit les démarches auprès des autorités universitaires et académiques. Une première réunion eut lieu en 1953 à Wimereux à laquelle participait une délégation belge dirigée par le Professeur Brien.
Un projet fut préparé par Monsieur Delannoy, architecte. C'est ainsi que le 2 octobre 1960, 18 ans après la disparition du laboratoire de la Pointe aux Oies, le nouveau laboratoire de Wimereux fut inauguré.
Il prit le nom d' "Institut de Biologie Maritime et Régionale de Wimereux".
Sources : J.M. Dewarumez. René Defretin est nommé directeur de la nouvelle station marine.
L'Institut de Biologie marine de Wimereux, devenu l'Institut de Biologie maritime et régional de Wimereux (IBMRW) a été inauguré le 2 octobre 1960.
Il était doté d'un solide équipement scientifique et fut équipé quelques années plus tard d'un petit chalutier, le SEPIA.
L'Institut permettait l'accueil d'une quarantaine de personnes, étudiants et professeurs en plus des chercheurs en poste grâce à des chambres et dortoirs et un restaurant. De plus, pour éviter la fastidieuse corvée de collecte d'eau de mer pour les aquariums, un système original de pompage de l'eau de mer fut installé dès la construction du bâtiment.
Le système tourne en circuit ouvert, c'est-à -dire que l'eau utilisée est rejetée en mer.
Sources : J.M. Dewarumez
Lien image : le Sepia
Le Sépia était un petit chalutier de 9 m 50 affecté à la station marine de Wimereux. Il tient son nom de la seiche, qui fut longuement étudiée par la station marine.
Il a été remplacé par le Sépia II armé en pêche côtière, qui opère jusqu'à 20 milles des côtes, principalement dans une zone maritime comprise entre Dieppe et la frontière belge ; il peut également réaliser des traversées vers la côte anglaise.
Il est mobilisé en soutien aux diverses activités d'observation, de recherche et d'enseignement en biologie, écologie marine, biogéochimie et bio optiques.
Des mesures de courantologie sont également faites.
Le navire effectue également des études d'impact de centrales nucléaires et d'industrie chimiques sur les eaux marines et les fonds marins.
Il sera bientôt remplacé par navire plus moderne en cours de réflexion ; Peut-être le Sepia III ?