La pointe aux oies
Construction : 1897 à 1945
Site : Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Accès : D940 vers Ambleteuse
Un site naturel chargé d'histoire classé grand site de France
Occupé depuis la période paléolithique, ce site est chargé d'histoire. Des figures historiques, un zoologiste génial, un architecte renommé, un visionnaire du tourisme, des contrebandiers (smugglers) y ont séjourné. Des trains et des trams s'y sont arrêtés, des échouages aussi ! Et les guerres y ont laissé des traces. La pointe aux oies est maintenant un magnifique site naturel classé, grâce à l’action conjuguée du Dr Jacques Méreau et de Pierre-André Wimet.
Située sur la D940 à 2,5 km au nord de Wimereux, elle est accessible de plusieurs façons : par la plage, uniquement à marée basse (Il faut bien vous assurer des horaires de marée), par la promenade/piste cyclable qui longe la D940, ou enfin par le chemin douanier qui longe le bord de la falaise (Accessible depuis le stade). Selon votre entrainement et votre équipement, il faudra compter 30 à 40 min. à pied depuis la mairie, ou 10 à 15 min. à vélo.
Le site de la pointe aux oies, est occupé depuis le paléolithique comme en attestent les silex taillés à encoches clactoniennes, c’est-à-dire des silex semblables à ceux découverts à Clacton-on-Sea dans l’Essex (UK), "sans doute la plus vieille industrie du Nord de la France".
(Voir lien ci-dessous).
"Ils seraient attribuables au complexe Cromérien" - Entre 600 000 et 450 000 ans BP
(de Heinzelin, 1972; Tuffreau, 1979 b). (Peuples chasseurs de la belgique préhistorique dans leur cadre naturel 1984)
L'occupation a perduré au long des millénaires. Ainsi cette magnifique pointe de flêche à aileron et pédoncule du néolithique fut trouvé en 1925 par Auguste-Pierre Dutertre à quelques mètres au sud du chalet Az Oyes.
On y trouve enfin la tombe dolmen de l'âge du bronze, datée entre 2750 et 1650 av. J.-C, découverte en 1897 puis fouillée et ré-enterrée en 1979 par mesure de protection.
En 54 avt J.C. les armées de César arrivèrent dans la région et les chevaux furent mis en prairie entre la Pointe aux Oies et la Slack qui se jette dans la mer à Ambleteuse.
Boulogne devint un centre romain important et les Hauts de France feront partie de la Gallia Belgica jusqu’à l’invasion des Francs
Photo : Vase en bronze datant de l'empereur Tacite retrouvé parmi les fouilles d'époque Romaine à Ambleteuse.
Il se trouve aujourd'hui au British Museum mais une copie se trouve au Fort d'Ambleteuse.
La Pointe aux Oies, un nom étrange ! Certains y voient le témoignage d’un point de passage de ces oiseaux migrateurs.
D’autres relient ce nom à la tentative malheureuse de coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, en 1840, alors en exil à Londres.
Il n’en n’est rien. Dès le 18e siècle, la carte de Cassini mentionne déjà la "Pointe à Zoye" . "Oye" est un mot saxon qui signifie «quelque chose sur l’eau», «île» ou «prairie humide». Ce mot existe ailleurs dans la région : Oye-Plage au nord de Calais, le platier d’Oye sur l’ancien delta de l’Aa.
Sur un relevé des fonds marins datant de 1794 (bib. Municipale de Boulogne) on distingue des hauts bancs qui pourraient être des îles ou Oien en langue germanique.
Il faut aussi savoir que l’ancien nom de l’île d’Yeu (Golfe de Gascogne) était «Insula Oya» (une tautologie !).
Autre explication possible : «Oie» en moyen-néerlandais voulait dire brebis. Un endroit où paissaient des moutons ?
Illustration : Extrait de la carte de Cassini (1714-1784) Nord N°22 - Source BNF
1803-1804 - Napoléon Ier envisage la conquête de l’Angleterre. 60 000 hommes étaient postés en deux camps. Celui de droite au nord de Boulogne, et celui de gauche, la rive gauche de la Liane, au sud.
Il fait construire et/ou améliorer les ports d’Ambleteuse, Wimereux, Boulogne.
Les chevaux de l'armée sont parqués à la Pointe aux Oies, sur le site du golf actuel.
Illustration : Tableau de Maurice Orange «Bonaparte inspectant les travaux du camp de Boulogne en 1804». Mais quel est donc ce fort qui affronte la mer au loin ? Serait-ce celui de la crèche (en mer), de Croÿ ou d'Ambleteuse ?
En 1840, Louis-Napoléon, exilé à Londres, débarque à la Pointe aux Oies (ou devant l’ancien port de Wimereux ?).
Il est à la tête d’un petit groupe d’hommes et d’officiers. Après avoir neutralisé les douaniers, ils se dirigent vers la garnison de Boulogne-sur-Mer qu’ils essaient de rallier à leur cause.
En vain. Alertée, la garde nationale tire sur les fugitifs et Louis-Napoléon Bonaparte est fait prisonnier et incarcéré à Boulogne-sur-Mer, puis condamné à l’emprisonnement au fort de Ham dans la Somme.
Il s’en évade en 1846 déguisé en maçon.
En 1854, Louis-Napoléon, devenu Napoléon III, décide la création d'un camp d'entrainement militaire, en préparation de la guerre de Crimée. Il fait construire une route stratégique, dite route Napoléon III, de Boulogne à Gravelines, qui relie les différents camps. Le camp sera levé en 1856 et la route qu'il y avait fait créer restera.
Au XIXe Boulogne-sur-Mer devient une destination balnéaire prisée et, en 1836, la Société des Courses de Boulogne signe un bail de 20 ans pour un terrain à Aubengue, à la Pointe aux Oies.
Ce terrain est ensuite acheté par Jules-César Lonquéty (Père de Maurice) en 1878 en même temps que le manoir d'Haubengue.
Le bail sera renouvelé, mais, en 1902, Maurice Lonquéty n'acceptera pas le renouvellement et le champ de courses sera remplacé par un golf.
A la fin du 19e Maurice Lonquéty (1859 -1918), ingénieur de l’école Polytechnique et des Mines, a participé au développement industriel du Boulonnais tout d’abord avec les ciments Portland DEMARLE LONQUETY réputés pour leur qualité en construction d’ouvrages d’art.
A cette époque de nouvelles stations balnéaires se développent rapidement.
Dès 1900, Lonquéty dépose auprès du préfet une demande de concession pour une ligne de tram à voie étroite entre le pont du Wimereux et la pointe aux Oies où il avait prévu de construire une rangée continue de villas jusqu’à la Slack (Ambleteuse).
Maurice Lonquéty était enfin un grand amateur d'art contemporain et comptait dans sa collection des oeuvres de Claude Monet, Albert Besnard, Louis Bonnier, Donald Shaw MacLaughlan... Il était notamment membre de l'association des amis de l'eau forte.
Crédit Photographique : Promotion 1881 prise en 1884 (10260, cclph.16), Archives de l'Ecole des mines de Paris (Mines Paris-PSL)
Photo recadrée, restaurée et colorisée
Louis Bonnier et Maurice Lonquéty réalisèrent de nombreux projets ensemble ; Ceux de la pointe aux oies : la station marine, le Grand hôtel Cosmopolite mais aussi le premier projet de surélévation du fort d'Ambleteuse, le château Lonquéty à Outreau, l'hôtel particulier de Maurice Lonquéty au 16, place Malesherbes à Paris, ...
L'essentiel de la carrière de Louis Bonnier est marqué par son passage au poste d'architecte de la ville de Paris.
Il dessine le premier plan d'extension de la ville de Paris en 1912 et fonde l'École supérieure d'art publique où il enseigne, qui devient, en 1925, l'Institut d'urbanisme de Paris.
Il fut un des principaux acteurs du passage de l'Art Nouveau à l'art moderne.
Au cours de sa vie, il fréquente des artistes comme Claude Monet ou Théo van Rysselberghe, André Gide, l'écrivain dont il construit la maison.
Lousi Bonnier - Photo colorisée
En 1899, Maurice Lonquety, propriétaire du terrain de la Pointe aux Oies, confie à l’architecte Louis Bonnier la construction d’un laboratoire de biologie marine pour Alfred Giard, initialement logé à la Napoléonette (voir cette villa quai Giard à Wimereux) qui s’appelait alors le Sorézien.
Alfred Giard (1846-1908) était un zoologiste français, membre de l’Académie des sciences, professeur à la faculté des sciences de Lille, et homme politique.
Giard diffuse les idées néo-lamarckiennes et darwiniennes dans ses cours et joue un rôle considérable dans la diffusion de la théorie de l’évolution en France.
Ses locaux étant devenus trop exigus, Giard envisageait son développement et, en 1894, avait demandé un crédit pour l’aménagement du Fort Vauban à Ambleteuse.
Toutefois, les très importants frais de réparation et d’entretien du Fort lui font renoncer à cette solution. Et ce fut donc à la Pointe aux Oies que Giard installa son laboratoire grâce à Maurice Lonquéty.
Pendant la première guerre mondiale le laboratoire fut réquisitionné pour y établir un hôpital militaire australien. Le laboratoire reprit son activité après la première guerre sous la direction de Maurice Caullery.
Les bâtiments ont été dynamités le 18 décembre 1942 par l'armée allemande pour dégager cet endroit stratégique du mur de l’Atlantique.
Dès 1905, on se rendit compte que le bâtiment était situé trop près du bord de la mer.
Maurice Lonquety fit construire, par l'entreprise de François Benjamin Hennebique, des perrés (une digue encore visible par endroits) de la Pointe aux Oies jusqu'à l'embouchure de la Slack à Ambleteuse
La plage fut plantée de pieux en bois et d’un fascinage de branches afin de limiter l’érosion.
On peut encore aujourd'hui en voir certains débris en béton armé sur la plage. Probablement une des toutes premières utilisations du béton armé dont la norme est est fixée en 1906.
M. Lonquety fait également construire l’hôtel Cosmopolite. Il a été construit en deux étapes sur les plans de l’architecte Louis Bonnier entre 1897 et 1913. (La carte postale indiquant "Mourillon et Delrue arch." est probablement une erreur)
L’hôtel abrita le Club House du golf et prend le nom d’hôtel Cosmopolite et du Golf.
En 1908, Théophile Dobelle, propriétaire de plusieurs hôtels à Wimereux, reprend la gestion de l’Hotel. La clientèle anglaise attirée par le nouveau golf revient en nombre.
Pendant la guerre de 1914-1918 l'hôtel sera occupé par un hopital australien, puis détruit pendant la seconde guerre mondiale.
Sur l'image 1, on voit la première étape de construction (1897), avec au loin le laboratoire Giard. La digue n'est pas encore construite.
Sur l'image 2, l'hôtel est complété (1913).
Les images 3 et 4 montrent la digue Lonquéty finie en 1908.
En 1908 le golf devient un parcours permanent de 18 trous. Il plait à la clientèle anglaise par son côté sauvage, parsemé de bruyères, de genets, et d'oyats.
Théophile Dobelle, propriétaire de plusieurs hôtels à Wimereux et ami de Maurice Lonquety, apporte à la Société du golf une nouvelle impulsion.
De nombreux moyens de communication sont à la disposition des sportifs : le train Renard, le tramway électrique et le train à la gare d'Aubengue.
A la jonction de la voie du tramway et de la route du train Renard, était installé le café Briche.
A deux pas du Golf, il offrait une magnifique veranda avec vue sur la mer et le golf.
Crédit photo : Collection de M. Arnaud Destombes
Cette villa était située à l’extrémité de la Pointe aux Oies, à proximité de l’actuel belvédère.
Sur une carte postale ancienne, une certaine Aurélie décrit qu'elle voit passer "tous les jours des transatlantiques superbes et immenses, ainsi que des aéroplanes".
Cette jolie villa présentait tous les éléments de l'art déco et de l'époque : symétrie, géométrie rectiligne, sobriété, et confort.
Vers 1906, entre la gare de Wimereux et les communes d’Ambleteuse et d'Audresselles, les liaisons par voiture à cheval posaient de plus en plus de problèmes.
L’autorisation préfectorale de circulation du Train Renard entre la gare de Wimereux et Ambleteuse fut publiée le 26 juillet 1906.
Il est expressément interdit dans le règlement "de lutter de vitesse avec le tramway du TAW"… Le train Renard était un train routier dont toutes les voitures possèdaient un essieu moteur et cardan.
Inventé par Charles Renard (1847-1905) concepteur du premier dirigeable de l'histoire. Le système de transmission permettait à l’ensemble des voitures de suivre la mème trace sur des terrains difficiles. Réquisitionné, il rejoindra le front le 3 aout 1914. Un train Renard, restauré, roule encore en Australie !
À Ambleteuse, La villa "Le cardan" tient son nom du train Renard, car c'était le logement du mécanicien en charge de l'entretien.
Construit par Mr Barry au milieu des dunes dans une propriété de 150 ha, le château a ensuite appartenu à la famille Depreux.
Les officiers de l’armée allemande et les ingénieurs de l’organisation Todt l'occupèrent dès juin 1940.
Le château a été détruit en 1944. Seule subsiste la maison du gardien
Illustration :
Le chateau Barry (colorisé)
La maison du gardien (Noir et blanc)
"Le 15 septembre 1909 De Rue (nom d'emprunt du capitaine Ferber) atterrit sur la plage de Wimereux pour un vol de démonstration. Un vent violant ne lui permettant pas de repartir vers l’aérodrome improvisé à Beuvrequen, De Rue décide de faire remorquer l'appareil, par la plage, jusqu’à la Pointe aux Oies où il est hissé au moyen d’un plan incliné jusqu’à la piste du Golf-Club en face de l’Hôtel Cosmopolite et du Golf.
L’envol a lieu vers 17h 15 sur le gazon du golf, mais une panne de moteur l’oblige à y passer la nuit et il repart le lendemain à 6 h pour rejoindre Beuvrequen (Ferber, l’Aigle Foudroyé, avec l’aimable autorisation de Christian Bailleux)."
Quelques jours plus tard, le 22 septembre 1909, c'est "lors de sa participation au prix de vitesse que l’infortuné aviateur va trouver la mort. Ayant décollé du champ d’aviation de Beuvrequen aux commandes d’un aéroplane biplan signé Voisin, Ferdinand Ferber va mal négocier un virage, son aile gauche touchant le sol, son appareil finissant alors par l’écraser après s’être redressé à la verticale. Un accident survenu vers 10 heures du matin qui va occasionner de très graves blessures à l’aviateur .../... Ferdinand Ferber va décéder après être tombé dans le coma, il était alors âgé de 47 ans." (Air journal : Le 22 septembre 1909 dans le ciel : mort accidentelle de Ferber)
Images d'illustration :
- le décollage depuis la pointe aux oies en septembre 1909 (Musée de l'air et de l'espace du Bourget).
- Coupure de presse du 23/09/1909
- Ferber dans son avion
- L'avion posé sur la plage de Wimereux
La même année, en 1909, ouvrait la concession du TAW (Tramway d'Aubengue à Wimereux).
"La ligne de tramway est concédée pour 50 ans par le département du Pas-de-Calais à Mr Maurice Lonquéty, ingénieur civil et propriétaire de l’hippodrome d'Aubengue, le 29 juin 1906.
Une fois concessionnaire, il crée la Société du tramway pont de Wimereux-Aubengue pour mettre en œuvre la concession.
En mai 1913, la ligne fut transférée à la Société anonyme des Tramways de Boulogne-sur-Mer.
Cette société raccorda alors physiquement la ligne de Wimereux du tramway de Boulogne-sur-Mer à celle de l'hippodrome, au niveau de l'église de Wimereux. Le tramway fonctionna de 1909 à 1914."
La ligne n'était exploitée qu'à la belle saison, du 17 mai au 15 octobre, avec au moins 6 aller-retours.
Le matériel comportait deux motrices électriques.
Source : Wikipedia
Lors de la première guerre mondiale, Wimereux devient une importante base sanitaire Britannique avec environ 17 hopitaux.
L'hôpital volontaire australien qui occupait l'hôtel du golf et cosmopolite avait vu le jour grâce à la générosité d'une femme, Lady Dudley, ex-épouse d'un gouverneur général d'Australie , Lord Dudley.
C'était un hôpital de bénévoles australiens financé par des fonds privés et notamment par Sir Robert Lucas Tooth, brasseur Australien né à Sydney, qui présida son comité de gestion.
Il sera ouvert d'octobre 1914 à décembre 1919 - en 1916, il sera repris par les autorités britanniques en tant qu'hôpital stationnaire n°32.
Sa capacité était de 200 lits. Il a reçu 73 868 blessés, soit une moyenne de 50 à 60 blessés par jour.
Source : Mme Françoise Malfait.
Illustration : Photo colorisée de Lady Rachel Dudley.
Photographe Alexander Bassano.
National Portrait Gallery
L'hôpital était bien équipé, avec des ambulances données par des organisations australiennes, un laboratoire de pathologie et la seule unité de radiographie de la région.
Les tentes devant l'hôpital étaient réservées au personnel. Ces tentes étaient exposées aux intempéries - selon plusieurs infirmières, le vent était parfois si violent qu'il leur était presque impossible de tenir debout.
Photo de Ida Greaves au stationary Hospital N°32 à la pointe aux oies.
Ida Greaves était originaire de Newcastle (Australie), diplômée comme infirmière en 1904, elle avait rejoint le corps médical des volontaires Australien en 1914.
Ida occupait la fonction de Matrone du SH32, c'est a dire qu'elle supervisait et dirigeait toutes les infirmières de l'hôpital et veillait notamment à ce que les blessés reçoivent les meilleurs soins possibles.
Son rôle durant la guerre est détaillé dans le lien ci-dessous ou dans le livre "Matron Ida Greaves, a right daughter of Australia" de Christine M. Bramble édité en 2021.
Image colorisée : Archives de la famille Greaves
Après une tempête plus violente que les autres Les infirmières seront relogées dans le laboratoire du professeur Giard, les infirmiers et les conducteurs d'ambulances dans un petit hôtel tout près - le commandant, le lieutenant-colonel EAMES, prendra possession, quant à lui, du club du golf - ce sera plus tard le mess des officiers des hôpitaux de Wimereux et de Boulogne (de nombreux officiers pratiquaient le golf qui était leur sport favori).
Source : Mme Françoise Malfait.
Photos colorisées :
Baraquement : IWM - Olive Edis - Ward E No. 32
Tentes : Archives de la famille Greaves
Convalescence : Archives de la famille Greaves - La matron Ida Greaves est à droite au second rang
Théophile Dobelle, propriétaire de plusieurs hôtels à Wimereux, fit construire près de l’entrée du golf, l'Hôtel Picardy qui fut inauguré en 1928, avec vue sur mer pour toutes les chambres.
En 1940 le site de la Pointe aux Oies est occupé par l’armée Allemande qui y déploie, sur la voie ferrée Lonquéty, un canon sur rail à longue portée de 220 mm ( puis Krupp K5 de 280 mm dit "Leopold").
Il s'agit de l'unité "Eisenbahn Batterien E-712" qui est l'une des 5 unités du Pas-de-Calais chargée de tirer sur l'Angleterre depuis les côtes Françaises.
Le canon Krupp K5 Leopold de 280 mm avait une portée 62 km, voire 86 km avec des munitions spéciales.
Sa puissance était telle que la durée de vie du tube du canon n’excédait pas 50 coups, après quoi il devait être réalésé.
Entre les tirs, le canon était abrité dans un bunker de maintenance , Dombunker, toujours visible au 53 av Léo Lagrange à Wimereux.
De nombreuses pistes en béton et des abris, en particulier sur le site du golf, furent construits.
L’ensemble des chalets, hôtels, laboratoire furent dynamités pour dégager cet espace stratégique.
Le trait de côte est la limite des plus hautes eaux par temps calme.
Il recule régulièrement au nord de la pointe aux oies.
"Selon A. Briquet (1930), le recul de la falaise jurassique fut de quarante mètres à la Pointe-aux-Oies entre 1835 et 1876. »
(Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux. T. 68, Fasc. 2 - 1971).
Sur la vue aérienne de 1929 le trait de côte est formalisé par la digue "Lonquéty ».
Cette digue est maintenant détruite et la zone figurée en bleu sur la vue aérienne de 2023 correspond au décalage entre les deux images.
Au niveau de la station zoologique, le recul est d'environ 100 m entre 1929 et 2023.
Ainsi faudrait-il maintenant chercher les fondations de la station zoologique sous le sable de la plage.
La pointe aux oies, elle-même constituée de matière rocheuse plus solide n'a quasiment pas reculé sur cette période.
Quant-à l'hôtel Cosmopolite, il était situé à l'emplacement du nouveau belvédère.
Illustrations : photos aériennes IGN, IFREMER
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